Formation syndicale META(1) des travailleurs de la Santé : le jeudi 6 octobre nous faisons grève et nous manifestons Contre les politiques dictées par les mémorandums qui détruisent la Santé Publique
Le gouvernement de SYRIZA-ANEL après le vote parlementaire pour le 3e mémorandum, ratifié en accord avec les autres partis pro-mémorandum, en continuant à délivrer des lettres de créance aux créanciers et à la Troïka, applique des politiques dures contraires aux intérêts du peuple et des travailleurs. Ayant subi une mutation complète il applique scrupuleusement les politiques néolibérales en marchant sur le chemin tracé par les gouvernements pro-mémorandum précédents.
Il considère même que la politique exercée les sept dernières années est incontournable et il la parachève sous l’habillage idéologique du « il n’existe pas d’alternative»
En même temps la société subi une hémorragie. L’assurance sociale est en voie de destruction, les retraites se réduisent à des allocations sociales, les salaires fondent suite aux nouvelles diminutions et l’acharnement fiscal alors que le chômage et au galop. Les privatisations des biens sociaux et le bradage du patrimoine du peuple, que les luttes populaires avaient jusqu’à présent empêché, sont maintenant mis en œuvre suite à la soumission totale du gouvernement aux « besoins » des créanciers et du service de la dette.
En parallèle il prépare une nouvelle offensive contre le monde du travail par la diminution du salaire minimum des jeunes, l’autorisation des licenciements collectifs, la réduction du temps payé des salariés, par la modification de la loi sur les syndicats et l’atteinte au droit de grève afin de créer des statuts encore plus « flexibles » et moins payés pour les travailleurs.
Et encore le gouvernement, par l’application de la mesure sur « l’évaluation » et la désignation d’objectifs pour les structures, nous mènera vers la fusion et la suppression de services du secteur public alors que tout ce qui reste encore de l’Etat social – éducation et santé – continuera à se contracter et se rétrograder avec en parallèle une prise d’ampleur gigantesque des entreprises privées et de la marchandisation.
La situation dans le système public de Santé s’aggrave. Le sous-encadrement et le sous-financement se poursuivent et mènent à l’assèchement de plusieurs structures. Même si le Ministère de la Santé s’efforce de créer par des effets de communication une impression d’amélioration de la situation, il est démenti sans appel par la triste réalité. Les soins primaires de Santé sont en réalité inexistants alors que les structures restantes continuent à fermer. Les résultats sont que les citoyens sont obligés de recourir au système hospitalier, de subir des heures de galère et que la charge de travail dans les hôpitaux soit davantage intensifiée.
Les hôpitaux agonisent à cause du sous–financement. Plusieurs d’entre eux sont dans l’impossibilité de faire face à leurs besoins de fonctionnement, particulièrement augmentés par ailleurs.
Le manque de personnel va en s’accentuant, en contrepoint duquel on entend la farce des annonces gouvernementales au sujet des embauches. On entend parler d’embauches mais on ne voit pas arriver de nouveaux salariés. Il est typique de cette situation l’aveu de M. Polakis(2) lors de sa rencontre avec les syndicats que, parmi les 985 embauches annoncées de titulaires en 2015 seulement 563 ont été effectives dans les hôpitaux.
Ce nombre cependant n’est en aucun cas suffisant pour remplacer les départs à la retraite. Ce n’est même pas une goutte dans l’océan pendant que les travailleurs de la Santé font des doubles postes, ne peuvent pas prendre leurs repos ni leurs congés. Et ce n’est certainement pas un nombre qui assure le fonctionnement des hôpitaux ni des soins hospitaliers efficaces et sans complications pour les citoyens.
En parallèle le gouvernement applique la flexibilisation accrue du travail en recourant à du personnel de suppléance(2), aux contrats d’ouvrage(3) (comme au Centre hellénique pour le Contrôle et la Prévention des Maladies – KEELPNO), au paiement par carnets de notes de frais(4), les quinquamestres(5), le travail d’utilité publique alors que la mise en place programmée de contrats à durée déterminée pour les services d’intendance (propreté, gardiennage, alimentation) mènera nombre des travailleurs actuels au licenciement et rendra définitif le régime moyenâgeux des rapports de travail dans les hôpitaux.
Confrères et consœurs, travailleuses et travailleurs
En tant que formation syndicale META des travailleurs de la Santé nous avons souligné que la lutte pour la défense du système public de santé n’est pas seulement affaire des travailleurs de la Santé. Il y a besoin d’organiser les mobilisations locales des syndicats et de les coordonner avec le reste de la société et les collectifs locaux pour la défense des structures de soins et le renversement des politiques du mémorandum appliquées dans le domaine de la Santé publique.
Nous vous appelons de participer massivement
à la grève et à la mobilisation
de la Fédération Panhellénique des Salariés des Hôpitaux Publics (POEDHN)
le jeudi 6 octobre 2016
Nous réclamons:
· La Santé publique et gratuite pour tout le peuple
· Qu’aucune structure de soins, aucun département, aucun centre de santé ne soit fermé
· Des embauches de personnels titulaires afin que toutes les structures existantes puissent fonctionner en toute sécurité
· L’augmentation du financement et des réponses adéquates aux besoins de fonctionnement de tous les hôpitaux
· L’intégration des travailleurs de la Santé au régime des métiers lourds
· L’augmentation de la rémunération du travail de nuit, des jours fériés, des heures supplémentaires
· Non à la légalisation et la propagation des rapports flexibles de travail dans les hôpitaux (« carnets », travail d’utilité publique, contrats à durée déterminée, etc.)
· Retour des postes organiques supprimés et embauche de personnels titulaires dans tous les métiers et tous les postes.
· Rattrapage graduel de toutes les pertes de salaire(6)
Face à cette offensive frontale nous, travailleuses et travailleurs, ne pouvons pas rester dans l’indétermination. Nous, travailleuses et travailleurs, face aux politiques du mémorandum, à la priorisation du service de la dette, à l’impasse, à la voie vers le désastre que poursuit le gouvernement en appliquant des politiques contraires à l’intérêt du peuple, nous opposons le chemin de la lutte et du soulèvement populaire pour le renversement des politiques du mémorandum, pour l’effacement de la dette, pour la défense des biens communs, de la Santé publique, pour le développement au bénéfice de la société et des travailleurs, et non au profit du capital et de la Troïka.
Nous participons massivement
à la grève déclarée par la Fédération Panhéllenique des Salariés
des Hôpitaux Publics (POEDHN)
et à la marche depuis le Centre des Urgences (EKAB) vers le Ministère de la Santé
Le Secrétariat de la formation syndicale
META des travailleurs de la Santé
(1) (1)Note du traducteur : META, « Front pour un Renversement par la Lutte des Classes », formation syndicale grecque, en première ligne dans la lutte contre l’austérité, la dérégulation néolibérale et les mémorandums.
(2) (2)Note du traducteur : personnels médicaux, paramédicaux ou autres embauchés sous contrats, non titularisés, contractuels
(3) (3)Note du traducteur : contrats de travail déguisés en contrats commerciaux, exonérant l’employeur du droit du travail et de l’obligation de cotiser pour l’assurance maladie et vieillesse mais maintenant l’obligation de subordination pour le travailleur
(4) (4)Note du traducteur : variante du cas précédent où les salariés sont présentés comme des « auto-entrepreneurs » et par conséquent soumis à la lourde fiscalité des indépendants et payés par notes de frais, appelés en raccourci « travailleurs à carnets ».
(5) (5)Note du traducteur : contrats précaires et sous-payés d’une durée de cinq mois cofinancés par l’Organisme pour l’Emploi (OAED) et le Plan National de Développement – ESPA, organisme pour l’utilisation des Fonds européens. Ils sont adressés aux chômeurs de longue durée et aux jeunes et rémunérés à hauteur de 652 € brut, 427 € net, par mois.
(6) (6)Note du traducteur : Les pertes de revenus enregistrés par les salariés grecs à partir de 2010 s’élèvent en moyenne à 30%. Elles ont été plus importantes dans le domaine de la Santé.
source : http://ergasianet.gr, Mardi 4 octobre 2016
traduction : Manolis Kosadinos