Unité Populaire (Laïki Enotita - LaE) était présente cette année à la Fête de l'Humanité, du 14 au 16 Septembre, à La Courneuve, en banlieue parisienne.

L'internationalisme à la Fête de l'Humanité

À la Fête de l'Huma les délégations internationales sont présentes depuis le début des années 1970, époque des larges mobilisations internationalistes. Leurs stands sont regroupés dans la partie de l'espace de la Fête appelé « Village du Monde ».

La Fête de l'Huma a fait des émules dans le monde entier. L'organisation de manifestations, à contenu à la fois politique, culturel et de divertissement populaire, est devenu une pratique répandue de journaux, partis et organisations de Gauche en Europe et dans le monde, début fait en 1945 par la fête de « L'Unità », quotidien du Parti Communiste Italien.

Certes, au fil des décennies, l'identité, la ligne et les alliances de certains de ces partis ont plusieurs fois varié, la référence historique ne vaut donc pas nécessairement caution politique pour la suite donnée par eux.

Cette année, un émoi fort a été soulevé par la présence dans la Fête d'Ahed Tamimi, militante palestinienne de dix-sept ans qui e été incarcérée pendant huit mois dans les prisons israéliennes pour une gifle donnée à un soldat des troupes d'occupation.

Au cours des dernières années la Grèce a été présente à bien des égards à la Fête de l'Huma, à la mesure où la crise et les luttes dans notre pays sont des sujets qui sont relayés sur les scènes politiques française, européenne, mondiale.

Au-delà de la présence d'organisations grecques avec leurs stands, les questions politiques concernant la Grèce sont discutées dans différents forums de débat.

Jusqu'en 2014, la Gauche grecque était représentée par le stand de SYRIZA qui avait abrité des débats publics intéressants, attirant de nombreux militants et visiteurs de la Fête.

À noter aussi que depuis quelques années le Parti Communiste de Grèce (KKE) ne participe pas à la Fête de l'Huma, ses militants et la direction de la Fête se rejettent mutuellement la responsabilité de cette absence.

Bilan d'une participation militante contre le néolibéralisme, la dette odieuse et la xénophobie

En 2015 et 2016, la Grèce qui résiste aux mémorandums de l'austérité et au gouvernement SYRIZA, qui depuis Août 2015 les applique avec zèle, a été représentée par le stand de l'association «Grèce France Résistance ».

En 2017, le Comité politique parisien d'Unité Populaire (La.E) a partagé le même stand avec la section parisienne du Partito della Rifondazione Comunista et le cercle « Carlo Giuliani » de Paris.

La présence de la Gauche anti-mémorandum grecque à la Fête de l'Huma au cours de ces années a suscité l'intérêt et la solidarité d'un grand nombre de militants et visiteurs, venant de l'ensemble de la Gauche radicale française,  et l'expression claire de leur déception et désapprobation face à la politique de SYRIZA. Rappelons-nous que la Gauche radicale française avait voté à l'Assemblée Nationale, en juillet 2015, contre l'accord signé entre la Troïka et le gouvernement d'Alexis Tsipras.

Cette année, nous avons partagé le stand avec nos camarades italien-ne-s. L'élément nouveau a été la présence au stand du mouvement italien de Gauche Potere al Popolo (Pouvoir au Peuple) mis en place depuis plusieurs mois par des organisations politiques, des collectifs citoyens et des militants non encartés, et déjà présent sur la scène politique centrale italienne.

Cette coopération a une signification politique symbolique. D'une part, la constitution de larges fronts politiques et sociaux est le moyen approprié pour contrer dans nos pays respectifs les offensives contre les intérêts du peuple tout en proposant une alternative. D'autre part, la lutte déterminée, sans concessions au néolibéralisme et au nationalisme xénophobe, est aujourd'hui la politique qui s'impose en Europe pour la Gauche. Cela est bien connu des camarades italien-ne-s qui se battent dans leur pays contre le gouvernement xénophobe et néolibéral des Di Maio - Salvini tout en dénonçant l'échec de la gouvernance néolibérale passée du PD.

La présence des camarades italien-ne-s a apporté une belle dynamique au stand grâce à l'annonce de nouvelles perspectives pour notre pays voisin et au nombre de jeunes gens qui l'ont animé.

La présence d'Unité Populaire s'est manifestée par la participation à l'animation du stand, aux discussions politiques et événements, localement et dans l'espace de la Fête, et par la diffusion de notre matériel politique.

Le succès de notre participation est en bonne partie due au soutien et à l’aide de la section d'Unité Populaire de Bruxelles et de l’eurodéputé Nikos Chountis.

Nous avons tenu un débat, avec la participation de Christian Varquat, membre du NPA, sur la sortie de la Grèce de la zone euro et des traités européens d'austérité. Le débat autour de cette question complexe, sur le point de s'ouvrir en Europe, deviendra davantage intéressant à l’approche des élections européennes à venir.

Nous avons participé à l'émission organisée par le média alternatif « Là-bas j'y suis» sur les conditions politiques pour le renversement de l'austérité en Europe et l'avenir précaire de l'UE. À la table ronde ont participé Raoul Hedebouw du Parti du Travail de Belgique (PTB / PVDA) et Cristina Semblano du Bloc de Gauche portugais (Bloco de Esquerda) et Manolis Kosadinos d'Unité Populaire (LaE).

Nous avons également participé au débat organisé par la plateforme militante française Notre Santé en Danger (NSED), pour présenter une fois de plus la situation sanitaire tragique en Grèce. Alors que les politiques néolibérales de santé, après avoir ravagé la Grèce, se répandent de plus en plus dans d'autres pays européens, dont la France, la question de la Santé est au cœur de l'Europe. En particulier, les questions de la gestion des urgences sanitaires et de l'accès aux Unités de Soins Intensifs (Réanimation) sont devenues problématiques dans de nombreux pays, alors qu'en Grèce l'acuité de ce problème a été révélée par le bilan meurtrier des incendies de cette année. Les soins psychiatriques en Grèce et dans plusieurs pays d'Europe souffrent également des politiques d'austérité et les salarié-e-s du système public déploient leurs luttes pour les défendre.

Grâce à la Fête de l'Humanité, nous avons eu l’occasion de rencontres et d'échanges avec des camarades de toute la France et d’autres pays et d’obtenir des idées pour de nouvelles rencontres internationalistes militantes.

Le bilan de notre participation à la Fête de l'Huma de cette année est bien positif et nous espérons que cela marquera un début pour une présence plus intense d'Unité Populaire en France, et parmi les Grecs de l'étranger en général, en vue notamment des prochaines élections européennes.

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